Fifi hurle de joie témoigne des deux derniers mois de la vie de Bahman Mohassess, légende de l’art moderne iranien. Ce curieux Diogène contemporain, après un exil volontaire d’une trentaine
d’années, s’apprête à réaliser son œuvre ultime. Celle-ci lui est commandée par deux admirateurs, artistes eux-mêmes, venus d’Iran.
L’intrigue se dirige progressivement vers l’histoire de ce "chef d’œuvre inconnu".
" Loin d’un biopic documentaire ou de la visite guidée d’une oeuvre, Fifi hurle de joie est une évocation mouvementée d’un personnage éclipsant son œuvre. C’est la personnalité du vieil (auto)iconoclaste épuisé par sa tabagie qui anime ce documentaire déstructuré et subtil, élégamment décousu, émaillé d’images et de citations suggérées par le peintre lui-même durant le tournage.
Figure éminemment romanesque, Mohasses, qui fut également dramaturge semble-t-il, devient quasiment un héros de fiction. Notamment lorsque deux jeunes et riches artistes d’origine iranienne viennent lui commander un tableau, alors qu’il avait officiellement abandonné la peinture. Le processus et sa conclusion évoquent à s’y méprendre la nouvelle de Balzac, Le Chef-d’oeuvre inconnu (qui inspira Rivette). C’en est confondant. Peu de fictions réussies sans la mort du héros, point d’orgue émouvant. Lors d’une séquence tournée dans l’appartement de Mohasses, on l’entend s’écrier, hors-champ : “Je meurs !” La cinéaste elle-même ne semble pas trop prendre au sérieux cet éclat mélodramatique. Pourtant, la farce du vieux nihiliste sera vraiment la dernière. Le réel aura eu le dernier mot."
Vincent Ostria
Libération
" Il veut savoir ce qu’elle va faire, comment débutera son film, quelle en sera la structure. Elle accepte de lui confier le dispositif, mai...
" Il veut savoir ce qu’elle va faire, comment débutera son film, quelle en sera la structure. Elle accepte de lui confier le dispositif, mais pendant que l’image montre le vieil homme attentif, soudain intéressé, un violoncelle devient l’interlocuteur en lieu et place de la cinéaste. Elle a choisi son camp, elle sera complice avec son sujet. Plutôt que de s’imposer dans le rapport de force, elle se soumet en apparence à sa tyrannie. Accepte qu’il mette en scène une partie des plans. « Ce tableau, tu dois le mettre en plan large. Lorsque vous le montrerez, une voix off doit donner son titre, "Un spectacle nommé honte", sur ce ton.» Elle répète, docile et mutine. Et ainsi, progressivement, la puissance du peintre, de sa parole, bascule au profit du film, comme en art martial on utilise la force de l’adversaire."
Olivier Bertrand
Avis
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