"... Dans des décors mordorés (belle ouverture sur le port d'Alger) s'agitent des personnages hauts en couleur : le rabbin Sfar, homonyme de l'auteur, sa jolie fille Zlabya, un peintre russe qui a fui les pogroms, un cheikh musulman plein de sagesse... Tous cohabitent, quelle que soit la confession de chacun, témoignant d'une douceur de vivre, d'un monde où la parole, gage de sagesse, suffirait à résoudre les conflits.
Le scénario réunit les deux premiers et le dernier album de la BD. D'abord une chronique souriante de la vie algéroise : « révélation » vocale du chat, qui réclame de faire sa bar-mitsva (question de cours rabbinique : le félin bavard d'un juif est-il juif ?) ; épreuve officielle à laquelle se soumet son maître pour garder son rabbinat ; arrivée tonitruante du cousin Malka, légende de l'Atlas, flanqué de son très gros chat - un lion. Ensuite, l'aventure : la traversée de l'Afrique en autochenille à la recherche d'un mythe, la Jérusalem miraculeusement préservée des Falashas d'Ethiopie. Cette terre d'asile existe-t-elle seulement ?
C'est par le son que le film s'impose. Musique qui mêle rythmes klezmers et inspira-tion arabo-andalouse, et surtout casting vocal de tout premier ordre : on ne lira plus les aventures du chat raisonneur sans entendre le timbre faussement naïf de François Morel ; son maître rabbin est interprété par Maurice Bénichou, dont le léger accent pied-noir est synonyme de douceur et de fatalisme. La jeune Hafsia Herzi donne joie et sensualité au personnage de Zlabya. Les autres voix, de Fellag à Jean-Pierre Kalfon, en passant par Mathieu Amalric en prince nomade, sont à l'unisson.
Dans l'univers de Joann Sfar, l'humour mordant le dispute à la philanthropie. Ainsi, la seconde partie du film est-elle un savoureux voyage initiatique, un apprentissage de la différence, fondé sur la curiosité de l'autre - où l'on croise d'ailleurs, au coeur de l'Afrique, un petit reporter belge bien borné, lui. Il s'agit d'une quête, d'une fable, et ce n'est pas déflorer son dénouement qu'en dévoiler la morale : la clé du vivre-ensemble est en chacun de nous."
Aurélien Ferenczi
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Merveilleusement esthétique et drôle.
manae au sujet de
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Ce n'est pas du cinéma mais un film éducatif pour enfants. Beaux dessins, mais pas d'intrigue et pas de scénario. Du message du message du message à chaque... Lire la suite
elPoto au sujet de
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